Avec près de 650.000 élèves bénéficiaires attendus en 2024-2025, le transport scolaire se positionne au cœur d’une politique publique innovante pilotée par le ministère de l’Education. Le service connaît une expansion importante, mais doit relever des défis cruciaux pour améliorer sa couverture et sa qualité, a indiqué le ministre de tutelle, Saad Berrada.
Les programmes de soutien social déployés par le ministère de l’Education nationale s’imposent comme des instruments clés dans la lutte contre le décrochage scolaire, particulièrement en zone rurale. En ciblant les barrières socio-économiques et géographiques qui entravent l’accès à l’éducation, ces dispositifs entendent garantir aux enfants issus des franges les plus vulnérables de la population une scolarisation durable et équitable, a affirmé Berrada dans une réponse à une question écrite adressée par Driss Sentissi, chef du groupe parlementaire du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants.
Selon le ministre, le transport scolaire émerge comme un chantier prioritaire, faisant l’objet d’un travail conjoint avec les collectivités territoriales et divers partenaires institutionnels. Son développement s’appuie sur l’analyse des expériences innovantes et performantes en la matière, avec pour objectif de structurer une offre adaptée aux besoins du territoire, dans une logique de gouvernance participative et intégrée. A cet effet, une charte de gestion ou un cahier des charges est en cours d’élaboration pour renforcer le cadre juridique et institutionnel de ce service vital, a-t-il fait savoir.
Berrada a ainsi rappelé que, conformément à la loi organique n° 112.14, le transport scolaire relève des compétences propres des préfectures et provinces. Pour l’année scolaire 2023-2024, quelque 592.169 élèves ont bénéficié de ce service, enregistrant une hausse significative de 11,6% par rapport à l’année précédente, a révélé le responsable, notant que plus de 51% des bénéficiaires sont des filles.
Le ministre a annoncé que les projections pour l’année scolaire 2024-2025 tablent sur environ 650.000 élèves bénéficiaires du service de transport scolaire, confirmant ainsi la dynamique de croissance amorcée ces dernières années.
En parallèle, le parc de bus scolaires a connu une expansion notable. Pour l’année scolaire en cours, le nombre de véhicules mobilisés s’élève à 8.893 unités, un chiffre en hausse grâce à l’implication active de plusieurs partenaires institutionnels et acteurs territoriaux, a-t-il indiqué.
Toutefois, deux défis majeurs persistent. Le premier concerne l’élargissement de la couverture géographique, qui requiert des investissements substantiels afin de desservir des zones encore dépourvues d’infrastructures adaptées. Le second enjeu, tout aussi crucial, touche la qualité du service. Il s’agit d’assurer la régularité des trajets, la ponctualité des horaires et leur adéquation avec les emplois du temps scolaires, autant de paramètres déterminants pour garantir une prise en charge fiable et efficace des élèves au quotidien.
Par ailleurs, Berrada a souligné l’importance cruciale d’améliorer le service de transport scolaire, qualifié d’« essentiel » dans la lutte contre l’abandon scolaire en milieu rural. Selon lui, le ministère de l’Éducation, en étroite collaboration avec le ministère de l’Intérieur ainsi que l’ensemble des partenaires et intervenants concernés, mène actuellement un travail approfondi d’étude et de capitalisation des expériences innovantes et réussies dans la gestion de ce service.
Cette démarche s’accompagne de l’élaboration d’une politique publique ambitieuse, visant à renforcer l’efficacité et la qualité du transport scolaire. Parmi les axes prioritaires évoqués par le ministre, figure la nécessité d’identifier précisément les besoins territoriaux à travers la création d’une carte intégrée, pensée en complémentarité avec les autres dispositifs sociaux tels que l’hébergement et la restauration scolaire.
Il a également insisté sur l’adoption d’une approche participative et intégrée de gestion, qui prenne en compte les multiples chantiers nationaux en cours, notamment les allocations familiales, le registre social unifié et d’autres programmes de soutien social. De surcroît, le ministre a annoncé la mise en place prochaine d’une convention-cadre, renforcée par des notes internes et un cahier des charges visant à consolider le cadre juridique et institutionnel du transport scolaire. Ce dispositif précisera les engagements et responsabilités de chaque acteur impliqué, afin d’assurer une gouvernance claire et rigoureuse.
Dans un souci d’innovation, Berrada a évoqué le développement et l’adaptation des modes de gestion, en s’ouvrant à des professionnels qualifiés et en intégrant les technologies modernes. Ces dernières permettront notamment d’optimiser les itinéraires, de suivre et contrôler en temps réel les déplacements des bus, tout en respectant la synchronisation avec les emplois du temps scolaires et les spécificités territoriales. Des tableaux de bord complets seront également adoptés pour piloter et améliorer continuellement ce service, particulièrement en milieu rural.
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