La démission de Michel Barnier (ici en octobre 2020) plonge la France mais également ses voisins dans l'incertitudeLa démission forcée de Michel Barnier (ici en octobre 2020) plonge non seulement la France, mais également ses voisins européens, dans l’incertitude – Crédits : Conseil de l’UE

Il n’y aura pas eu de coup de théâtre sur les fauteuils de velours rouge du Palais Bourbon. La pièce était écrite depuis plusieurs jours déjà. L’Assemblée nationale s’est transformée ce mercredi en arène pour la mise à mort d’un gouvernement”, retrace Le Soir. Dans la soirée, 331 députés ont soutenu une motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire (NFP). “Bien au-delà de la majorité requise de 288 voix”, note le quotidien belge qui relève que le texte “a eu le soutien massif de l’extrême droite”. Cette motion fait suite à des désaccords profonds sur la réforme des retraites et le projet de budget pour l’année 2025.

Selon El País, “touché et coulé après une motion de censure, Michel Barnier subit un revers historique. Un événement “de cette ampleur n’avait pas eu lieu depuis 1962″, rappelle le quotidien espagnol. Le chef du gouvernement a, comme le veut la Constitution, remis sa démission ce jeudi matin au président de la République. L’ancien négociateur en chef du Brexit, “qui n’a été nommé qu’en septembre [à Matignon], devient le Premier ministre avec le plus court mandat de l’histoire récente de la France”, constate Der Spiegel.

La France dans l’impasse politique

Le magazine allemand dresse un constat alarmant de la situation du pays : “la France s’enfonce dans une crise politique profonde”. “Merde ! La France plonge dans l’inconnu”, renchérit pour sa part The Economist, en Une ce matin. “Le pays n’a plus de budget [pour 2025] et pas de gouvernement”, ajoute l’hebdomadaire britannique.

Avec la chute du gouvernement Barnier, le président “Emmanuel Macron se retrouve donc avec un choix impossible”, avance Blick. “Soit il opte pour une coalition avec l’extrême-droite, ce qui contredira tout son engagement européen. Soit il ouvre les portes à la gauche, en acceptant la première revendication de celle-ci : l’abandon de la réforme des retraites de 2023. Deux scénarios qui signifieraient, ni plus ni moins, sa défaite politique définitive”, résume le journal suisse.

Pour de nombreux médias étrangers, l’avenir d’Emmanuel Macron s’inscrit donc en pointillés. “Le chaos politique a conduit un nombre croissant de parlementaires à demander la démission [du président de la République], dont le mandat court jusqu’en 2027″, indique Politico. Ce dernier prendra la parole ce soir à 20 heures, “peut-être pour annoncer la nomination d’un nouveau Premier ministre” [Blick].

Des répercussions pour l’Union européenne

Après cet épisode, Paris risque de “sombrer dans une crise économique, qui n’a rien à voir directement avec l’état de son économie, mais qui résulte d’une extrême instabilité politique”, souligne Público. Le journal portugais s’alarme surtout des répercussions sur ses voisins européens :  “l’UE peut-elle travailler avec son centre politique en crise ?

Les bouleversements politiques pouvaient difficilement survenir à un pire moment pour l’Europe, qui a un besoin urgent de leadership pour faire face à des défis allant du retour de Donald Trump au conflit en Ukraine et à une potentielle guerre commerciale avec la Chine”, répond Politico.

Et comme si ça ne suffisait pas, “l’Allemagne, l’autre moitié du moteur qui fait tourner le continent, est mal équipée pour prendre les rênes alors qu’elle est aux prises avec son propre désordre politique et une économie qui tourne au ralenti”, déplore le média.

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