L’application « Akha », créée par Sid Ahmed Mekhiche, un ingénieur logiciel des Yvelines, fait parler d’elle. Conçue pour améliorer la sécurité et le confort des usagers des transports parisiens, elle a séduit plus de 130 000 utilisateurs en un an et connaît un succès fulgurant sur l’App Store et le Play Store. Toutefois, la polémique enfle autour de sa fonctionnalité qui permet de signaler en temps réel la présence des contrôleurs dans les métros, bus et RER.
Inspirée d’applications comme Waze, qui signale les radars routiers, cette fonctionnalité est problématique sur le plan juridique. En France, signaler la présence de contrôleurs est interdit par l’article L2242-10 du Code des transports, une infraction passible de 3 750 euros d’amende. Cette controverse a attiré l’attention d’Île-de-France Mobilités, présidée par Valérie Pécresse, qui accuse Akha de favoriser la fraude et de menacer la sécurité publique. La fraude dans les transports coûterait environ 100 millions d’euros par an, un manque à gagner qui impacte directement les usagers honnêtes et complique le financement de projets comme le Grand Paris Express.
En réponse, Île-de-France Mobilités a déposé une plainte contre Sidox, l’éditeur d’Akha, et demandé à Apple et Google de retirer l’application de leurs plateformes. Valérie Pécresse a également exprimé son indignation sur les réseaux sociaux, dénonçant une menace au pacte républicain et aux efforts pour sécuriser les transports.
De son côté, Sid Ahmed Mekhiche défend son application, affirmant qu’elle vise à résoudre des problèmes concrets comme les retards et incidents de sécurité. Selon lui, le signalement des contrôleurs est un effet collatéral imprévu. Il met en avant la dimension communautaire d’Akha, où les usagers collaborent pour naviguer dans un réseau complexe.
Le futur d’Akha demeure incertain. Si elle venait à être retirée des plateformes, cela pourrait marquer la fin de l’application, mais sa popularité démontre un besoin croissant pour des solutions numériques adaptées aux transports publics. Reste à voir comment innovation et respect des lois pourront être conciliés.